Diffusé le 27/01/2021
La Chronique de Marie n°31 : SAULT
Derrière “SAULT” se cache un trio composé deux chanteuses,
Kid Sister et Cleo Sol, et de Dean Josiah Cover, multi instrumentiste
et producteur, entre autre, de Michael Kiwanuka.
L'aventure SAULT débute en Angleterre au printemps 2019 avec la
sortie d'un premier album mystérieux du nom de "5". La pochette du
disque est toute noire avec simplement 5 allumettes posées en plein
milieu. Pas de fioriture et pas d'abattage médiatique, mais la magie
opère dès la première écoute !
Toute l'histoire de la musique noire est là : une succession de titres
allant de la soul au gospel, en passant par le jazz, le funk, le blues et
l'afrobeat, entrecoupées d'interludes servant à délivrer des messages
sur la place des noirs dans la société.
A peine remis de cet album fabuleux, le trio Londonien en a publié
un deuxième, tout aussi mystérieux, en septembre 2019, 3 mois
seulement après le premier. Sur la pochette, toujours noire, on voit
non plus 5 mais 2 allumettes qui forment le chiffre 7.
A l'image du premier Opus, on est très vite embarqué dans l'univers
de SAULT, avec la voix sublime de Cleo Sol.
En juin dernier, un troisième album a vu le jour. Toujours une pochette
noire, mais cette fois-ci, pas d'allumettes. Au milieu, on voit le célèbre
poing levé du Black Power. L'album s'appelle "Untitled (Black is)" et
délivre toujours des messages très forts.
Il parle de l’histoire des noirs et notamment des problèmes de
racisme qui ont été mis en lumière plusieurs fois au cours de l’année
2020, notamment aux États-Unis avec le meurtre de George Floyd.
Ce qui fait la force de l'album, c’est aussi ses musiques de grande
qualité, terriblement accrocheuses pour ne pas dire addictives, mêlant
au fil des titres des influences soul, r’n’b, rap, gospel, tribales, fusion
ou afro-funk. Un mélange détonant dont l’énergie et le côté festif
tranchent avez la sombritude des textes pleins de rage et de chagrin.
Comme en 2019, SAULT a publié un quatrième album, 3 mois après
la sortie du précédent. On retrouve la pochette noire qui est la
marque de fabrique du groupe. Et cette fois-ci, on distingue au
milieu 2 mains jointes, comme pour faire une prière.
Ce nouveau disque s'appelle "Untitled (Rise)" . Le propos y est tout
aussi politique avec là encore des textes emprunts de douleur, mais
les titres sont plus dansants et nous ramène à la plus pure tradition
du jazz funk fusion des années 70.